Le tablier dans l'imaginaire collectif
Il était une fois le tablier...
De l’uniforme de grand mère à l’allégorie du savoir-faire artisanal, le tablier a fait l'objet de multiples connotations depuis le début du 20ème siècle. Tour d'horizon d'un vêtement de travail mythique !
Le tablier, jadis
Ce cher tablier… Cet uniforme simpliste, aux mille et un usages, si populaire au milieu du 20ème siècle. Certainement le plus fidèle compagnon de nos arrières grands mères. Lorsqu’il ne servait pas à protéger la robe du dessous, il servait de gant pour retirer une poêle brûlante du fourneau ou de panier pour transporter les légumes du potager et les oeufs du poulailler. C’était aussi le refuge privilégié des enfants intimidés par des visiteurs inconnus, d’où l’expression “se cacher dans les jupons de sa mère”. Comme le conclut si bien un extrait des Nouvelles de la vallée du Ciron, “il faudra de bien longues années avant que quelqu'un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses”.
Outre-Atlantique, le tablier faisait figure d’objet iconique. Dans une Amérique dévastée par la Seconde Guerre Mondiale, puis la Grande dépression, il habille cette matriarche aux petits soins de sa famille. Sa représentation dans les illustrations évoque l’unité familiale, la cuisine conviviale et la table domestique jamais à court de mets. En somme, le bon-vivre d’un chez-soi parfumé aux effluves de la tarte aux pommes. À table !
Madame Judson, la bienveillante intendante dans Basile de Baker Street
Le tablier hier
La fin du XXème siècle s’accompagne d’un changement de perception du tablier. La mère dévouée au bien-être domestique ne fait plus recette dans la conscience collective. Dans sa chute, elle entraîne irrémédiablement son plus fidèle accessoire. Le tablier apparaît alors comme une relique de l’archétype désuet de la ménagère. Le voilà sacrifié sur l’autel d’un nouvel idéal féminin, celui d’une Femme désentravée de ses devoirs domestiques. L’expression “rendre son tablier” marque son entrée dans le langage populaire et certaines publicités surfent sur ce nouveau paradigme.
Chassé du foyer et des catalogues de cuisine, le tablier trouve refuge auprès des artisans et métiers de bouche. Son usage professionnel se démocratise. Son style évolue.
Le tablier de nos jours
Cette dernière décennie, le tablier retrouve plus que jamais ses lettres de noblesse. Exit l’image ringarde et domestique, le tablier incarne une révolution de valeurs. Il devient l'emblème d’une génération de néo-artisans érigée en garde-fous d’un monde qui change trop vite; l’étendard de l'authentique, de la création unique, du “fait-maison” en opposition aux phénomènes d'industrialisation et de production de masse. Il est le fidèle compagnon de ceux qui pensent et font, des ambassadeurs de l’intelligence de la main.
Oui, le tablier revient au premier plan ! Au même titre que les métiers artisanaux.
Dans les pays anglo-saxons particulièrement, il jouit d'une cote d'amour à son apogée. Les "makers", barmaid et autres baristas l'affectionnent pour son image rétro très en vogue.
Vous êtes partisan ou acteur de ce mouvement de création artisanale ?
Il ne reste alors plus qu’à vous équiper !
Les tabliers Atelier TB renouent avec le savoir-faire textile Vosgien et se déclinent sous différents coloris et tissus naturels. Vous pouvez retrouver la collection à bavette ici.
PS : Le saviez-vous ? Le mot apron (tablier en anglais) vient du français napperon, petite pièce de tissus placée sous des objets de table.